24052. Beaupère, N., Érard, C., & Jaoul-Grammare, M. (Éd.). (2024). Les femmes dans l’enseignement supérieur : des possibles sous conditions (Dossier). Formation emploi. Revue française de sciences sociales, (167), 7‑13. Consulté à l’adresse https://journals.openedition.org/formationemploi/12842
Ce numéro spécial consacré aux étudiantes « du supérieur » d’aujourd’hui revient sur la « (r)évolution inachevée » étudiée par une partie du groupe de travail sur l’enseignement supérieur (GTES) (Céreq Echanges, n° 21, décembre 2023). Leurs parcours sont appréhendés sous l’angle de leurs « possibles sous conditions », grâce à un triple parti pris. Le premier consiste à se détacher de la comparaison systématique avec les hommes pour mieux faire apparaître la diversité des parcours et la spécificité des expériences d’étudiantes, analysées au regard de la variété de leur origine sociale, de leur formation et de leurs conditions de vie. Le deuxième vise à dépasser les seules considérations socioéconomiques et de genre afin de privilégier une perspective longitudinale, de l’enseignement secondaire jusqu’à l’insertion professionnelle et les mobilités sur le marché du travail. Car c’est bien dans le temps que s’élaborent les différences de parcours féminins et masculins et en particulier aux divers moments où se jouent les « destins sexués » des unes et des autres (Couppié & Épiphane, 2006, p. 11). Le troisième amène à se focaliser sur les femmes dont les parcours sont historiquement minoritaires : en formation en Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), en doctorat et/ou en mobilité internationale, en reprise d’études ou issues de l’immigration, ces étudiantes incarnent des parcours singuliers à suivre jusque dans le monde du travail, en y approchant les éventuels compromis, voire les tensions, les risques et les coûts consentis. À la rentrée scolaire 1868, seules quatre femmes entrent à la Faculté de médecine de Paris : Catherine Gontcharoff (russe), Mary Corinna Putnam (américaine), Elizabeth Garrett (anglaise) et Madeleine Brès (française), première femme docteure en médecine, une « pionnière »…
24053. Érard, C., & Guégnard, C. (2024). Sportives à l’université : des possibles sous gages. Formation emploi. Revue française de sciences sociales, (167), 15‑34. Consulté à l’adresse https://journals.openedition.org/formationemploi/12849
La pratique sportive d’étudiantes à l’université leur confère un profil atypique au cœur de la jeunesse féminine. Si les unes choisissent les sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), domaine d’étude lié aux métiers du sport, les autres associent une pratique sportive de haut niveau à un cursus universitaire en dehors des STAPS. Toutes font du sport un élément déterminant de leur parcours, entre conformité et atypisme, mais toujours sous conditions. Entre héritage et ouverture de nouveaux possibles, entre projections parentales et appui sur des autruis significatifs de l’espace scolaire ou du monde sportif, ces étudiantes font la preuve d’une « insoumission discrète » qui contribue à la « révolution respectueuse » à l’œuvre à l’université et plus encore dans un espace sportif qui résiste fortement à l’entrée des femmes.
24054. Vallot, P. (2024). « Petites mains », mais grandes études. Le déclassement ordinaire des femmes immigrées en France hexagonale. Formation emploi. Revue française de sciences sociales, (167), 143‑167. Consulté à l’adresse https://journals.openedition.org/formationemploi/12917
Basé sur les enquêtes Emploi (Insee, 2003-2012) et Trajectoires et Origines (Ined, Insee, 2008), cet article prend pour objet le déclassement dans l’emploi de diplômées du supérieur, âgées de 25 à 55 ans et installées durablement en France après une migration à l’âge adulte. Celles-ci sont nombreuses à occuper des emplois d’ouvrières ou d’employées au sein des secteurs d’emploi dits non qualifiés. Malgré une socialisation précoce à la langue française liée à des héritages postcoloniaux, les femmes nées en Afrique du Centre-Ouest sont les plus susceptibles d’être déclassées, devant les Maghrébines et les Européennes de l’Est, tandis que les Européennes de l’Ouest sont peu concernées par ce type de parcours. Ces disparités s’expliquent en partie par des hiérarchies entre diplômes selon le pays d’obtention. L’inégale exposition à la précarité administrative et aux discriminations raciales sont des pistes d’interprétation complémentaires des écarts selon la région de naissance entre immigrées ayant terminé leurs études supérieures en France.