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Appel à candidature contrat Doctoral en sociologie de l’éducation

Sujet de la thèse : Les ressources et usages numériques pour apprendre hors l’école : un facteur émergent d’accroissement des inégalités scolaires ou un levier pour plus d’équité ?

Contexte

Si la question du travail scolaire hors l’école, devoirs à la maison et soutien scolaire notamment, est l’objet d’une littérature relativement importante (Rudman, 2014 ; Kakpo et Netter, 2013 ; Rayou, 2009), la place du numérique dans ces questions n’a quant à elle quasiment pas été abordée. Le numérique éducatif a principalement été étudié à travers les pratiques des enseignants et les usages des élèves dans le cadre scolaire (Baron, 2014 ; Collin et al., 2015). Les travaux s’intéressent aux effets de l’introduction du numérique sur l’efficacité de l’enseignement et la réduction des inégalités scolaires. Par ailleurs, l’institution scolaire etles enseignants s’interrogent aussi sur l’évolution des pratiques professionnelles à l’ère du numérique. Le numérique hors école renouvelle la question des inégalités entre élèves. Aux inégalités sociales s’ajoute une fracture numérique, pas tant dans l’accès à l’informatique connectée, avec des taux d’équipement des familles très importants (98% des 12-17 ans disposent d’un ordinateur à la maison, Bigot et Croutte, 2014),que dans les usages observées des enfants et les avantages retirés de ces usages (Le Guel, Pénard et Suire,2004 ; Gire et Granjon, 2012). Quand certains enfants ont des formes diversifiées d’accès au savoir via le numérique, d’autres en ont des usages très restreints : 49% des 12-17 ans suivent l’actualité en ligne (Bigot et Croutte, 2012), 39% des élèves de 4e, essentiellement de milieu favorisé, utilisent internet pour effectuer des recherches pour le travail scolaire. De façon générale, il existe une très grande variété des pratiques numériques chez les collégiens qui se différencient en fonction du genre, de l’origine sociale et de l’environnement socio-spatial notamment. La variable sociale (milieu familial et voisinage social) est très discriminante lorsqu’on s’intéresse aux usages numériques des adolescents et à l’encadrement de ces pratiques à domicile, avec un investissement inégal des familles.

Objectifs

Ce projet de thèse s’inscrit dans le contexte dans le projet de recherche collaboratif et pluridisciplinaire e-FRAN IDÉE qui s’intéresse aux usages du numérique comme ressource pour apprendre. Ce projet associe l’Académie de Rennes, les universités de Rennes 1 et Rennes 2 et l’ESPE de Bretagne. Le projet IDÉE vise à favoriser la transformation des pratiques enseignantes dans une perspective de réduction des inégalités de parcours éducatifs par une approche systémique permettant une meilleure compréhension des leviers offerts par le numérique pédagogique. L’accent est mis sur la modélisation de l’appropriation des innovations pédagogiques et technologiques ainsi que sur la coopération entre enseignants et entre élèves.2La thèse vise en particulier à mieux comprendre les processus sous-tendant les usages par les adolescents des ressources numériques pour apprendre hors l’école. Il s’agit d’appréhender les processus de différenciation individuelle et contextualisée de ces usages, en lien avec le développement personnel, social et scolaire. La thèse permettra de mettre au jour le rôle des différents acteurs, enseignants, parents, pairs, dans la construction des usages du numérique pour apprendre.

Question

Quels sont les facteurs-clés de la différenciation des usages hors école des technologies numériques chez les jeunes, et les liens avec la réussite scolaire ?

Méthodologie

Le travail de thèse s’appuiera dans un premier temps sur les enquêtes par questionnaire auprès des élèves et des parents menées dans le cadre de la recherche e-FRAN IDÉE. Les usages et représentations des adolescents et des parents seront interrogés, avec une attention particulière portée aux effets de contexte (géographique, social, culturel, scolaire) et aux processus de développement de l’autonomie. À partir de ces premières analyses, le.la doctorant.e élaborera un protocole d’enquête qualitative par observations et entretiens permettant une compréhension fine des processus à l’œuvre.

Direction de thèse :La thèse sera co-dirigée par une équipe pluridisciplinaire :

  • Pierre Merle, Professeur de sociologie à l’ESPE de Bretagne (Université de Bretagne Occidentale), CREAD
  • Agnès Grimault-Leprince, Maîtresse de conférences en sociologie à l’ESPE de Bretagne(Université de Bretagne Occidentale), CREAD.
  • Thomas Le Texier, Maître de conférences en économie à l’Université Rennes 1, CREM. Unité de recherche d’accueil : CREAD (Centre de Recherche sur l’Éducation les Apprentissages et la Didactique, EA n°3875) http://cread.espe-bretagne.fr/.

Profil recherché

Le.la candidat.e est titulaire d’un Master (ou diplôme équivalent) en sociologie. Il.elle a des compétences avérées en méthodologies quantitatives (construction de données d’enquêtes, analyses statistiques) et qualitatives (techniques d’observation et d’entretien). Il.elle souhaite se spécialiser en sociologie de l’éducation et manifeste un intérêt pour l’économie de l’éducation. De façon générale, il.elle a un goût pour les approches pluridisciplinaires (sciences humaines et sociales).

Modalités de candidature et procédure de sélection :

Les candidats sont invités à envoyer par courrier électronique

a) un CV

b) le relevé des notes de M1 et M2

c) un résumé d’un travail de recherche déjà entrepris

d) une lettre de motivation expliquant comment le candidat envisage d’aborder le sujet de thèse du point de vue conceptuel (théories, littératures) et méthodologique.

Les candidatures devront être adressées à pierre.merle@espe-bretagne.fr, agnes.leprince@espe-bretagne.fr,thomas.letexier@univ-rennes1.fr.

Date limite de candidature : le 31 mai 2017.Les candidats retenus lors de la phase de sélection sur dossier seront invités à présenter leur dossier lors d’une audition qui aura lieu vers la mi-juin 2017, à Rennes.

 

Bibliographie indicative

Baron G.-L. (2014). Élèves, apprentissages et « numérique ». Recherches en éducation, (18), 91-103.

Bigot Régis, Croutte Patricia. La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française (2014), CRÉDOC, Rapports d’octobre 2012 et de novembre 2014.

Collin, S., Guichon, N., & Ntébutsé, J. G. (2015). Une approche sociocritique des usages numériques en éducation. Sticef, 22, 1-6.

Gire, F., & Granjon, F. (2012). Les pratiques des écrans des jeunes français. Reset, 1, http://reset.revues.org/132.

Kakpo, S., & Netter, J. (2013). L’aide aux devoirs. Dispositif de lutte contre l’échec scolaire ou caisse de résonance des difficultés non résolues au sein de la classe ? Revue Française De Pédagogie, 182(1), 55-70.

Katz, S. J., Lee, T., & Byrne, S. (2015). Predicting parent-child differences in perceptions of how children usethe Internet for help with homework, identity development, and health information. Journal Of Broadcasting& Electronic Media, 59(4), 574-602.

Le Cam Marion, Rocher Thierry, Lorant Sonia, Lieury Alain, « Les enfants du numérique : activités extrascolaires et caractéristiques chez 30 000 élèves de la 6e du collège français. », Bulletin de psychologie, 1/2013 (Numéro 523), p. 37-60.

Rayou P. (dir.) (2009). Faire ses devoirs, enjeux cognitifs et sociaux d’une pratique ordinaire. Rennes : Presses universitaires de Rennes.

Rudman, N. C. (2014). A review of homework literature as a precursor to practitioner-led doctoral research ina primary school. Research In Education, (91), 12-29.

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