Contrat doctoral sur le thème du développement professionnel des enseignants

Dans le cadre du projet TAO (Twictée pour apprendre l’orthographe), financé par le programme e-FRAN, le laboratoire CIRCEFT offre un contrat doctoral de trois ans à partir de la rentrée universitaire prochaine, sur le thème du développement professionnel des enseignants (cf. descriptif en pièce jointe).
Les candidatures sont recevables jusqu’au 5 juin. Il n’est pas nécessaire d’avoir soutenu le M2 au moment de la candidature.

Poste à pourvoir : contrat doctoral « TAO : se former à l’enseignement de l’orthographe via le réseau Twitter »

Domaines de compétences : Sciences du langage, Sciences de l’éducation, Didactique professionnelle, Théories de la communication et des apprentissages assistés par ordinateur.

Institutions : Université Paris-Est Créteil, Université Paris 8 (l’étudiant.e sera inscrit.e à l’école doctorale « Pratiques et théories du sens » de l’Université Paris 8 et intégré.e au laboratoire CIRCEFT)

Projet de thèse proposé par : Lucile Cadet, professeur des universités, ESPE/UPEC et (sous réserve) Georges Ferone, maitre de conférences, ESPE/UPEC

Durée du contrat : L’allocation est attribuée pour 3 ans à compter du 1er septembre 2017 (rémunération nette : environ 1400 euros).

Résumé du projet de recherche dans lequel s’inscrira le travail doctoral
Les travaux sur la communication et les apprentissages assistés par ordinateur montrent les apports potentiels des interactions entre enseignants sur le développement professionnel et la formation de ces derniers (Daele et Charlier, 2002, Ferone, 2010a, PNER, 2002, Turban, 2004). Ces recherches s’appuient sur les théories de Wenger (1998) qui soulignent la dimension sociale des apprentissages et l’importance de l’engagement des acteurs dans des « communautés de pratique ». Wenger considère que la participation à une communauté de pratique modifie les représentations, permet de renforcer l’identité professionnelle et d’enrichir les pratiques. Dans cette conception, l’apprentissage est considéré comme un processus social de construction des connaissances et de transformation sociale des individus et de leurs environnements d’où l’importance de la co-construction des connaissances, de l’engagement mutuel des acteurs et de la compréhension partagée tout au long du processus de collaboration. Certains auteurs soulignent l’importance des interactions langagières centrées sur les savoirs (Bautier & Rochex, 1998 ; Bernié, 2002), interactions favorisées par les échanges électroniques (Ferone, 2010b). En effet, parce qu’ils élargissent le temps et l’espace de communication, parce qu’ils ont pour capacité de ralentir les échanges et de mettre à jour les phases successives d’une discussion, ce qui donne le temps à la pensée de se développer, et parce qu’ils dévoilent les étapes de sa construction (Bruillard, 2010), les échanges électroniques peuvent stimuler le nombre et la qualité de ces interactions. Cependant, l’implication des participants dans les environnements électroniques d’apprentissage semble difficile à créer et à maintenir dans le temps (Dillenbourg, Poirier & Carles, 2003). Jézégou (2010) note également l’écart important entre les possibilités d’interactions dans les dispositifs électroniques et le niveau effectif des échanges. Ces différents travaux nous amènent à nous interroger sur le potentiel en termes de formation du réseau collaboratif « twictée ». Le projet Twictée a pour ambition de favoriser l’apprentissage de l’orthographe chez les élèves mais également de permettre aux enseignants « de se former (à l’enseignement de l’orthographe) de manière collaborative, par le biais de la curiosité partagée ». Le contexte plus large dans lequel s’inscrit cette recherche est celui des inégalités sociales d’apprentissage, inégalités largement liées aux modalités d’enseignement actuelles quand elles se confrontent aux rapports à l’écrit, à l’orthographe, au système linguistique des élèves de milieux populaires. L’utilisation des outils numériques contemporains peuvent-ils donner accès aux enseignants à des modes de faire permettant des apprentissages et des pratiques plus efficaces ou au contraire accroit-elle les difficultés des élèves pour se saisir des régularités de ce système ? La recherche TAO vise également cette évaluation.

L’objectif affiché est donc de développer des interactions entre les enseignants qui « s’auto-forment sans injonction et sans préconisation ». Pour cela, plusieurs outils sont à la disposition des enseignants. L’outil principal reste le tweeter personnel des enseignants mais il existe également un espace de dépôts d’outils et de ressources et les enseignants peuvent interagir de manière virtuelle, via des webinaires, et en présence, lors de rencontres (pendant l’Université  d’été  de  Ludovia2    par  exemple).  En  cohérence  avec  les  théories  de  la communication et les apprentissages assistés par ordinateur, nous émettons l’hypothèse que la formation des enseignants dans ce cadre est tributaire de la participation active des membres, de la centration des échanges sur les savoirs liés à l’enseignement et à l’apprentissage de l’orthographe ainsi que de la formalisation de ces savoirs. En observant la façon dont les enseignants engagés dans le dispositif Twictée collaborent entre eux, la recherche permettra entre autres de décrire finement les modalités des coopérations entre enseignants via le réseau et d’identifier d’éventuels effets sur les savoirs et sur les connaissances didactiques des participants.

Le ou la doctorant.e sera intégré.e dans l’équipe du projet « Twictée pour apprendre l’orthographe » (TAO) dont l’objectif général est de mesurer l’efficacité de l’enseignement de l’orthographe à l’aide du dispositif Twictée et de proposer des ressources pour la formation. Ce projet est financé par l’Etat dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir (PIA), destiné à identifier et définir les conditions d’une utilisation efficace du numérique à l’école. Le projet est porté par l’université Paris-Est Créteil. Il a pour partenaires l’association Twictée, le GIP RPE Viaéduc et les rectorats de trois académies (Créteil, Grenoble, Poitiers) ; il réunit quatre laboratoires (CIRCEFT, LIDILEM, CHART et CREALEC).

Le ou la candidat.e retenu.e devra à la fois s’inscrire dans les objectifs du projet TAO et développer, dans le cadre du projet TAO, une problématique personnelle qui concerne la formation des enseignants en relation avec l’enseignement et l’apprentissage de l’orthographe, et où le numérique occupe une place importante. Il ou elle participera aux travaux de l’équipe (élaboration collective des outils du recueil des données, recueil des données lui-même, analyse des données, etc.). Il ou elle contribuera à l’organisation des manifestations scientifiques liées au développement du projet (journées d’études, colloques internationaux). Des connaissances dans le domaine de l’orthographe du français et de son enseignement seront appréciées et seront importantes pour que le candidat puisse assurer sans trop de difficultés les tâches de recherche et d’analyse. Ces connaissances pourront éventuellement être acquises dès les premiers temps de la recherche

Procédure de dépôt des candidatures
Pour candidater, envoyer un curriculum vitae détaillé, une lettre de motivation, une copie du diplôme de Master 2, un relevé de notes de master, le mémoire de Master 2, une lettre de recommandation du directeur/de la directrice du mémoire de Master 2, un résumé des travaux de recherche antérieurs (mémoire de master, projet
s de recherche, etc.) avant le 5 juin 2017 aux adresses suivantes : lucile.cadet@u-pec.fr ; georges.ferone@u-pec.fr
Après examen des candidatures, les candidats retenus seront convoqués et entendus par une commission  ad  hoc.  La  date  des  entretiens  sera  communiquée  aux  candidats  par  voie électronique.

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