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1971 – 2021 : 50 ans d’histoire de l’institut de recherche en éducation (IREDU)

La création de l’IREDU

Alors que ce dernier occupe un poste de professeur en économie et gestion, Jean-Claude Eicher fonde, en 1967 une équipe universitaire associée à l’université de Bourgogne dans le but d’étudier les coûts de l’éducation. L’objectif est également de permettre à la France de rattraper son retard dans la recherche en économie de l’éducation, notamment  par rapport aux pays anglo-saxons. Officiellement, l’IREDU, Institut de Recherche en Économie de l’Éducation, a été créé le 13 mai 1971 au sein de l’Université de Bourgogne, lorsque le conseil de gestion de la faculté des sciences économiques et de gestion attribuera au laboratoire son titre d’institut de recherche en éducation. En 1972, il est reconnu par le CNRS. Au noyau initial de quatre jeunes économistes recrutés par le CNRS (Serge Cuenin, Benoit Millot, Alain Mingat, François Orivel), vont venir se joindre successivement quatre économistes CNRS recrutés à la fin des années soixante-dix.

Le fondateur de l’IREDU

Jean-Claude Eicher a été le témoin direct, à la fin des années cinquante, des fondements de l’économie de l’éducation à Chicago. Son maître, Théodore Schultz (prix Nobel d’économie) avait guidé ses premiers pas dans le domaine. Rentré en France, il soutient sa thèse sur l’analyse de la consommation, et publie en 1960, dans la Revue d’Économie Politique, son premier article en économie de l’éducation, consacré à la rentabilité de l’investissement humain aux États- Unis. Après la fondation de l’IREDU, en 1971, il va diriger le laboratoire jusqu’en 1985 et sera remplacé par François Orivel. Il s’est également impliqué dans de nombreuses activités scientifiques dans le champ de l’éducation en France et dans le monde. Professeur de sciences économiques, puis de sciences de l’éducation, il a notamment été le premier directeur de l’IUFM de Bourgogne. Encore engagé dans plusieurs recherches, il décède en 2003 à l’âge de 75 ans.

Le parcours de l’IREDU durant 50 ans

Les premières recherches de l’équipe vont bénéficier de financements dans le cadre des Actions Thématiques Programmées du CNRS et porteront sur les coûts, les financements et le rendement de l’éducation. Menées en collaboration avec d’autres équipes comme celle de Louis Lévy-Garboua au CREDOC, elles ont jeté les fondements du compte national de l’éducation et ont constitué les thèmes des premiers grands colloques internationaux organisés par l’équipe à partir de 1974.  En 1974, l’IREDU se transforme en unité associée au Centre National des Recherches Scientifiques (CNRS), et l’année suivante, il devient également centre associé au Centre d’Etudes de Recherches sur les Qualifications (établissement public travaillant sur la relation formation emploi). Dans la continuité des premiers travaux de l’équipe, il s’agissait dans le cadre de ce partenariat de mieux comprendre quelle était la valeur des diplômes et des formations sur le marché du travail, notamment en fonction des besoins de chaque territoire, tout en participant également à des activités fondatrices du Céreq comme le Répertoire Français des Emplois.

L’IREDU s’est aussi très rapidement ouvert à des partenariats internationaux, avec de grandes institutions comme l’OCDE, l’UNESCO, la Banque mondiale. Ces échanges, novateurs pour l’époque, ont permis à l’Institut de se faire une place dans le monde de la recherche en éducation, de nouer des coopérations qui perdurent aujourd’hui et de permettre aux étudiants de master et doctorat passés par l’IREDU d’intégrer des postes prestigieux à l’international.

Durant les années 1980, vont se développer des recherches visant à l’intégration de méthodes économiques à l’évaluation sociologique du processus éducatif. La complémentarité entre ces disciplines peut être vue comme une marque de fabrique du laboratoire. Elle s’est notamment illustrée par une série de travaux portés par Alain Mingat et Marie Duru-Bellat qui ont ouvert de nombreuses pistes pour les recherches actuelles sur l’éducation.

L’IREDU va progressivement recruter des enseignants chercheurs en sociologie puis en sciences de l’éducation de l’Université de Bourgogne. Pour cette raison, en 1994, après avoir été Laboratoire Propre du CNRS, il adopte le statut d’Unité Mixte de Recherche (UMR) CNRS-Université de Bourgogne, sous la direction de Jean Bourdon. Puis, en 2000, l’IREDU obtient le double rattachement au CNRS, en économie et en sociologie.

Durant la direction de Jean-Jacques Paul, élu nouveau directeur en 2001, le nom de l’IREDU évolue pour devenir en 2003, l’Institut de Recherche sur l’Éducation : Sociologie et Économie de l’Éducation, affirmant ainsi son double rattachement. Dans le courant de cette même année, l’IREDU se voit proposer de nouveaux locaux par l’Université de Bourgogne. Il quitte les locaux du bâtiment Mirande, pour intégrer un bâtiment neuf, le pôle AAFE (Acquisition, Apprentissage, Formation et Education), qui accueille également des laboratoires de psychologie et un département de sociologie. Bruno Suchaut puis Jean-François Giret deviennent respectivement en 2007 et 2012, directeurs du laboratoire, Sophie Morlaix étant nommée en 2018 directrice adjointe.

Depuis le début des années 2000, les relations de l’IREDU avec le CNRS ont été compliquées du fait notamment que les sciences de l’éducation, discipline de rattachement devenue majoritaire parmi les enseignants-chercheurs, ne sont pas reconnues comme une discipline par le CNRS.  En 2014, le laboratoire de recherche perd sa reconnaissance par le CNRS. L’année suivante, l’IREDU se voit rattaché administrativement à l’INSPE (Institut National Supérieur du Professorat et de l’Education), dans le cadre d’une configuration originale autour d’un pôle local de formation et de recherche sur l’enseignement, l’éducation et la culture.

En 2004, peu de temps après le décès du fondateur de l’IREDU, l’institut et la famille Eicher décident  de lui rendre hommage, en fondant l’AJCDE (Association Jean-Claude Eicher pour le Développement de l’Économie de l’Éducation). Le but de cette association est d’honorer la mémoire du fondateur de l’IREDU et de contribuer à son œuvre en encourageant les travaux de recherche dans ce domaine.

Ont été lauréats du prix de thèse : Magali Jaoul-Grammare (2006), Nadir Altinok (2008), Xavier Pons (2010), Nelly Rakoto Tiana (2012), Samuel Charmillot (2014) et Léonard Moulin (2017).

L’IREDU aujourd’hui 

L’équipe poursuit la majorité de ses recherches dans le champ des sciences de l’éducation et de la formation (70ème section), tout en privilégiant les approches théoriques basées sur la sociologie et l’économie, en travaillant notamment sur des méthodologiques quantitatives dans le champ de l’éducation et la formation. Le projet scientifique de l’IREDU est structuré autour de deux thèmes.

Le premier thème se focalise sur la question des conditions de réussite des élèves et des étudiants. L’enjeu est de comprendre comment se construisent les inégalités entre les élèves, tout au long de leur parcours scolaire ou universitaire, et comment les politiques publiques éducatives peuvent contribuer à les réduire.

Le deuxième thème s’inscrit dans le prolongement des travaux passés de l’équipe sur les liens formation-emploi, tout en cherchant à mieux y intégrer l’analyse des processus d’orientation scolaire et professionnelle. Une partie des travaux dans ce thème est toujours menée dans le cadre de la convention avec le Céreq (Centre d’Études et de recherches sur les Qualifications).

La composition du laboratoire :

14 enseignants-chercheurs : 4 professeurs et 10 maitres de conférences (dont 2 HDR), 12 sont rattachés à l’ESPE de Bourgogne (6 au département de sciences de l’éducation, 6 au département MEEF, 1 à l’Institut Diderot) et 1 est rattaché à l’UFR STAPS.

5 ingénieurs d’études contractuels sont financés par des conventions (dont 1 sur un poste gagé dans le cadre d’une convention pluriannuelle avec le Cereq)

2 personnels BIATS (une documentaliste, 1 secrétaire gestionnaire).

1 PAST (ayant réalisé sa thèse à l’IREDU) et un ATER sont également membres de l’IREDU.

20 doctorants sont inscrits en thèse à l’IREDU et rattachés à l’Ecole doctorale SEPT de l’UBCF.

Une dizaine de chercheurs associés et 4 professeurs ou chercheurs émérites font également partie de l’équipe.

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La création de l’IREDU

Alors que ce dernier occupe un poste de professeur en économie et gestion, Jean-Claude Eicher fonde, en 1967 une équipe universitaire associée à l’université de Bourgogne dans le but d’étudier les coûts de l’éducation. L’objectif est également de permettre à la France de rattraper son retard dans la recherche en économie de l’éducation, notamment  par rapport aux pays anglo-saxons. Officiellement, l’IREDU, Institut de Recherche en Économie de l’Éducation, a été créé le 13 mai 1971 au sein de l’Université de Bourgogne, lorsque le conseil de gestion de la faculté des sciences économiques et de gestion attribuera au laboratoire son titre d’institut de recherche en éducation. En 1972, il est reconnu par le CNRS. Au noyau initial de quatre jeunes économistes recrutés par le CNRS (Serge Cuenin, Benoit Millot, Alain Mingat, François Orivel), vont venir se joindre successivement quatre économistes CNRS recrutés à la fin des années soixante-dix.

Le fondateur de l’IREDU

Jean-Claude Eicher a été le témoin direct, à la fin des années cinquante, des fondements de l'économie de l'éducation à Chicago. Son maître, Théodore Schultz (prix Nobel d’économie) avait guidé ses premiers pas dans le domaine. Rentré en France, il soutient sa thèse sur l’analyse de la consommation, et publie en 1960, dans la Revue d’Économie Politique, son premier article en économie de l’éducation, consacré à la rentabilité de l’investissement humain aux États- Unis. Après la fondation de l’IREDU, en 1971, il va diriger le laboratoire jusqu’en 1985 et sera remplacé par François Orivel. Il s'est également impliqué dans de nombreuses activités scientifiques dans le champ de l'éducation en France et dans le monde. Professeur de sciences économiques, puis de sciences de l’éducation, il a notamment été le premier directeur de l’IUFM de Bourgogne. Encore engagé dans plusieurs recherches, il décède en 2003 à l’âge de 75 ans.

Le parcours de l’IREDU durant 50 ans

Les premières recherches de l’équipe vont bénéficier de financements dans le cadre des Actions Thématiques Programmées du CNRS et porteront sur les coûts, les financements et le rendement de l’éducation. Menées en collaboration avec d’autres équipes comme celle de Louis Lévy-Garboua au CREDOC, elles ont jeté les fondements du compte national de l’éducation et ont constitué les thèmes des premiers grands colloques internationaux organisés par l’équipe à partir de 1974.  En 1974, l’IREDU se transforme en unité associée au Centre National des Recherches Scientifiques (CNRS), et l’année suivante, il devient également centre associé au Centre d’Etudes de Recherches sur les Qualifications (établissement public travaillant sur la relation formation emploi). Dans la continuité des premiers travaux de l’équipe, il s’agissait dans le cadre de ce partenariat de mieux comprendre quelle était la valeur des diplômes et des formations sur le marché du travail, notamment en fonction des besoins de chaque territoire, tout en participant également à des activités fondatrices du Céreq comme le Répertoire Français des Emplois.

L’IREDU s’est aussi très rapidement ouvert à des partenariats internationaux, avec de grandes institutions comme l’OCDE, l’UNESCO, la Banque mondiale. Ces échanges, novateurs pour l’époque, ont permis à l’Institut de se faire une place dans le monde de la recherche en éducation, de nouer des coopérations qui perdurent aujourd’hui et de permettre aux étudiants de master et doctorat passés par l’IREDU d’intégrer des postes prestigieux à l’international.

Durant les années 1980, vont se développer des recherches visant à l’intégration de méthodes économiques à l’évaluation sociologique du processus éducatif. La complémentarité entre ces disciplines peut être vue comme une marque de fabrique du laboratoire. Elle s’est notamment illustrée par une série de travaux portés par Alain Mingat et Marie Duru-Bellat qui ont ouvert de nombreuses pistes pour les recherches actuelles sur l’éducation.

L’IREDU va progressivement recruter des enseignants chercheurs en sociologie puis en sciences de l’éducation de l’Université de Bourgogne. Pour cette raison, en 1994, après avoir été Laboratoire Propre du CNRS, il adopte le statut d’Unité Mixte de Recherche (UMR) CNRS-Université de Bourgogne, sous la direction de Jean Bourdon. Puis, en 2000, l’IREDU obtient le double rattachement au CNRS, en économie et en sociologie.

Durant la direction de Jean-Jacques Paul, élu nouveau directeur en 2001, le nom de l’IREDU évolue pour devenir en 2003, l’Institut de Recherche sur l’Éducation : Sociologie et Économie de l’Éducation, affirmant ainsi son double rattachement. Dans le courant de cette même année, l’IREDU se voit proposer de nouveaux locaux par l’Université de Bourgogne. Il quitte les locaux du bâtiment Mirande, pour intégrer un bâtiment neuf, le pôle AAFE (Acquisition, Apprentissage, Formation et Education), qui accueille également des laboratoires de psychologie et un département de sociologie. Bruno Suchaut puis Jean-François Giret deviennent respectivement en 2007 et 2012, directeurs du laboratoire, Sophie Morlaix étant nommée en 2018 directrice adjointe.

Depuis le début des années 2000, les relations de l’IREDU avec le CNRS ont été compliquées du fait notamment que les sciences de l’éducation, discipline de rattachement devenue majoritaire parmi les enseignants-chercheurs, ne sont pas reconnues comme une discipline par le CNRS.  En 2014, le laboratoire de recherche perd sa reconnaissance par le CNRS. L’année suivante, l’IREDU se voit rattaché administrativement à l’INSPE (Institut National Supérieur du Professorat et de l’Education), dans le cadre d’une configuration originale autour d’un pôle local de formation et de recherche sur l’enseignement, l’éducation et la culture.

En 2004, peu de temps après le décès du fondateur de l’IREDU, l’institut et la famille Eicher décident  de lui rendre hommage, en fondant l’AJCDE (Association Jean-Claude Eicher pour le Développement de l’Économie de l’Éducation). Le but de cette association est d’honorer la mémoire du fondateur de l’IREDU et de contribuer à son œuvre en encourageant les travaux de recherche dans ce domaine.

Ont été lauréats du prix de thèse : Magali Jaoul-Grammare (2006), Nadir Altinok (2008), Xavier Pons (2010), Nelly Rakoto Tiana (2012), Samuel Charmillot (2014) et Léonard Moulin (2017).

L’IREDU aujourd’hui 

L'équipe poursuit la majorité de ses recherches dans le champ des sciences de l'éducation et de la formation (70ème section), tout en privilégiant les approches théoriques basées sur la sociologie et l’économie, en travaillant notamment sur des méthodologiques quantitatives dans le champ de l’éducation et la formation. Le projet scientifique de l’IREDU est structuré autour de deux thèmes.

Le premier thème se focalise sur la question des conditions de réussite des élèves et des étudiants. L’enjeu est de comprendre comment se construisent les inégalités entre les élèves, tout au long de leur parcours scolaire ou universitaire, et comment les politiques publiques éducatives peuvent contribuer à les réduire.

Le deuxième thème s’inscrit dans le prolongement des travaux passés de l’équipe sur les liens formation-emploi, tout en cherchant à mieux y intégrer l'analyse des processus d’orientation scolaire et professionnelle. Une partie des travaux dans ce thème est toujours menée dans le cadre de la convention avec le Céreq (Centre d’Études et de recherches sur les Qualifications).

La composition du laboratoire :

14 enseignants-chercheurs : 4 professeurs et 10 maitres de conférences (dont 2 HDR), 12 sont rattachés à l'ESPE de Bourgogne (6 au département de sciences de l'éducation, 6 au département MEEF, 1 à l'Institut Diderot) et 1 est rattaché à l’UFR STAPS.

5 ingénieurs d’études contractuels sont financés par des conventions (dont 1 sur un poste gagé dans le cadre d’une convention pluriannuelle avec le Cereq)

2 personnels BIATS (une documentaliste, 1 secrétaire gestionnaire).

1 PAST (ayant réalisé sa thèse à l’IREDU) et un ATER sont également membres de l’IREDU.

20 doctorants sont inscrits en thèse à l’IREDU et rattachés à l’Ecole doctorale SEPT de l’UBCF.

Une dizaine de chercheurs associés et 4 professeurs ou chercheurs émérites font également partie de l’équipe.

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