Le travail du post doctorant portera sur les usages locaux d’une réforme majeure dans l’éducation nationale, celle de la « refondation de l’école ». Elle sera centrée sur les usages des ressources territoriales dans la définition d’une offre périscolaire.
Il s’agira de mener un travail d’enquête de terrain et de traitement des données destinés à documenter l’offre périscolaire dans le département de la Côte d’Or. En effet, la mise en œuvre de la réforme étant laissée à la charge des communes, on ne dispose pas de connaissances systématiques et globales sur un département. On ignore tout, par exemple, des disparités entre les communes rurales et les communes urbaines dans les ressources disponibles pour construire une offre périscolaire, de la formation des personnels sur lesquels les communes peuvent s’appuyer, sur les partenariats qui peuvent être noués entre les écoles et d’autres institutions, en particulier celles chargées de formuler habituellement l’offre de loisirs et de pratiques culturelles.
Selon les activités qu’il est possible d’organiser sur un territoire donné et selon la présence ou non de professionnels susceptibles d’encadrer les différentes activités, les potentialités ou au contraire les limites de la réforme seront différentes. Or, il manque sur ce sujet une recherche un peu ambitieuse, telle que nous l’envisageons ici pour mener, dans la tradition de l’IREDU, une analyse de ce qui est une politique publique majeure. C’est tout l’enjeu de ce post-doctorat, qui va s’attacher aussi à étudier les recrutements de personnel effectués pour encadrer les activités périscolaires, leurs différentes caractéristiques (formation, trajectoire, etc.) ainsi que les formes de partenariat et de collaboration qui se construisent avec les enseignants.
Il s’agira aussi de faire auprès des familles une enquête, par entretiens auprès des enseignants, des familles et des enfants eux mêmes, sur les changements induits par la réforme, à la fois en termes d’organisation familiale et d’organisation du travail et d’élargissement éventuel aux pratiques de loisirs. En quoi la réforme des rythmes et la formulation par l’école d’une offre périscolaire permet-elle à certains enfants d’avoir accès à des activités qui pour des raisons pratiques ou financières, leur étaient difficilement accessibles ? La réforme permet-elle comme elle le prétend d’élargir l’espace des activités offertes aux enfants ? Constitue-t-elle un facteur d’égalisation de l’accès à des activités culturelles et de loisirs ? Et dans quelles conditions ? Cette offre périscolaire est-elle facteur de bien-être pour les enfants qui en bénéficient ? A-t-elle des effets sur le rapport à l’école ?
Ou, c’est aussi une hypothèse à ne pas exclure, la réforme ne fait-elle, à travers la division sociale de l’espace qu’entériner des inégalités socio/spatiales déjà existantes dans le sens où les territoires les plus « riches » seraient à même de proposer des partenariats qui soient réellement porteurs de ressources tandis que les autres devraient se contenter d’un temps plus ou moins vide dans les locaux scolaires sous la surveillance d’agents de service ?
Enfin, le post doctorant devra aussi travailler sur les moyens humains mis à disposition des écoles pour définir l’offre périscolaire, c’est-à-dire les professionnels et leurs caractéristiques employés pour animer les temps périscolaires. Il devra réaliser des entretiens avec ces professionnels (concernant leur parcours professionnel, les ressources qu’ils sont en mesure de mobiliser, les relations avec les enseignants, avec les enfants).
Condition : Le post-doctorant devra passer au moins deux jours par semaine au sein de l’IREDU.
Allocation post-doctorale : 42 000 € pour 12 mois
Contact : Sandrine Garcia (sandrine.garcia@u-bourgogne.fr)