Directrice scientifique : Sophie Morlaix (IREDU)
Chercheurs impliqués : Amélie Duguet (IREDU), Lucie Corbin, Séverine Millotte (LEAD), Nathalie Cartierre, Lucie Finez, Marie Françoise Lacassagne, Florent Mangin (Psy-DREPI)
Résumé :
Les technologies numériques sont investies en France depuis plusieurs années par les pouvoirs politiques comme un instrument de lutte contre l’échec scolaire. L’hypothèse est parfois faite que les TICE (Technologies de l’Information et de la Communication en Education) améliorent sensiblement la qualité de l’éducation en modifiant et facilitant les conditions d’apprentissage des élèves. Les compétences liées à l’outil numérique pourraient jouer un rôle central dans les conditions d’apprentissage et réduire in fine les inégalités. Cependant, les travaux de recherche menés dans le domaine montrent des effets relativement ambigus de l’utilisation des nouvelles technologies (tablettes numériques, tableau blanc interactif, …) sur les acquis des élèves (Michko, 2007). La recension de 355 rapports de recherche par Russel (2001) portant sur l’efficacité des TICE tend à valider la thèse du phénomène « no significant difference ». Autrement dit, il n’existerait pas de véritable preuve d’une meilleure efficacité des apprentissages grâce aux technologies (Chaptal, 2008).
Une commune de Côte d’Or d’environ 15000 habitants, qui a consenti un investissement massif pour équiper ses écoles élémentaires en outils numériques (tableaux blancs interactifs et classes mobiles notamment), a souhaité évaluer l’efficacité de cet investissement et connaitre la plus-value apportée aux élèves et aux enseignants par ces nouveaux équipements numériques. C’est pourquoi, elle a fait appel à une équipe pluridisciplinaire de chercheurs de l’Université de Bourgogne[1] ,et un projet innovant de recherche s’est alors engagé sur plusieurs années (2016-2019) pour répondre à différentes interrogations : Quelles représentations ont les différents acteurs (élèves et enseignants) de ces outils ? Comment varient ces représentations et ces perceptions ? L’introduction d’un médiateur numérique dans la relation élèves-enseignant change t- elle les rapports sociaux au sein de la classe, ou à l’extérieur de celle- ci ? L’utilisation du numérique permet-elle de favoriser les apprentissages ? Joue-t-elle sur des dimensions plus transversales comme la motivation, le bien-être des élèves ? Peut-on observer des effets différenciés du numérique selon les caractéristiques des élèves ? …
Sans entrer ici dans la méthodologie détaillée du projet, de nombreux outils de mesure ont été élaborés pour répondre aux différentes problématiques. Au total environ 1000 élèves et 40 enseignants ont été suivis pendant une année scolaire. Trois types de résultats se dégagent. Les premiers mettent en relation utilisation du numérique et apprentissages, les seconds sont relatifs aux effets du numérique sur le bien-être des élèves, et enfin les derniers se rapportent aux représentations et modifications des relations sociales entre acteurs suite à l’introduction du numérique.
[1] 7 enseignants chercheurs issus de l’IREDU (Institut de Recherche en Education), du LEAD (Laboratoire d’Etude de l’apprentissage et du Développement) et le Psy-DREPI (Laboratoire de psychologie : Dynamiques RElationnelles et Processus Identitaires) ont formé l’équipe pluri-disciplinaire du projet.